Comment avoir l'estomac complètement retourné

Litterature is magic mais là pas du tout...

Mangez-le si vous voulez de Jean Teulé
L'histoire, qui est vraie (et c'est bien ça qui retourne encore plus), se passe en France, à Hautefaye, le 16 août 1870. Alain de Monéys se rend à la foire du village. La semaine d'après, il doit partir se battre pour la France contre les prussiens. C'est la guerre, les gens ont peur et ça n'excuse rien. Sur un malentendu, une parole malheureuse Alain de Monéys va être pris pour un prussien et va passer les deux dernières heures de sa vie à être torturé par un village devenu complètement fou pour finir sur un bucher et dégusté sur des tartines par ses bourreaux.

Le pire ce n'est pas l'acte de cannibalisme, le pire c'est tout ce qui s'est passé avant.

J'étais prévenue par le billet de Disjesta membra qui m'a prêté le livre. J'ai fini de lire le livre il y a environ 3 heures j'ai encore l'estomac retourné, mal au coeur, la tête qui tourne. Je voulais comprendre comment on pouvait en arriver à une telle sauvagerie, à une telle cruauté. Mais elle n'a aucun sens à part la peur. Les villageois de Hautefaye connaissaient bien pourtant Alain de Monéys et il avait l'air apprécié. Et soudain, alors que plusieurs le connaissaient depuis l'enfance, il s'est transformé en prussien à leurs yeux. C'est incompréhensible.
L'être humain est cruel, lâche, atroce et fou. Heureusement qu'il n'est pas que ça. Ce roman décrit comment une foule peut-être entraînée par une seule personne jusqu'aux extrêmes les plus abominables.

Sur 600 personnes présentes environ, quelques uns ont essayé de le secourir (ils sont à compter sur les doigts d'une main).  "Mangez-le si vous voulez !" sont les paroles du maire de l'époque qui n'a pas pris part au massacre de façon active mais qui voulait que cette carcasse encore vivante (on ne sait trop comment) et cette foule enragée ne soient plus devant ses yeux.

Sur ces 600 personnes activement ou passivement coupables, seule 21 passèrent en justice. Seulement 4 furent jugés à la peine de mort : douce fin en fin de de compte par rapport à ceux qui ont dû vivre avec leur conscience.

Si vous avez envie de lire Jean Teulé, je vous conseille vivement quelque chose de plus léger (malgré le titre) et de drôle si vous aimez l'humour noir : Le magasin des suicides.

Comments

[Hazel]

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